Fais dodo …. ou pas

Le matin quand je croise un miroir, j’aperçois un panda. Je m’en veux un peu, j’accuse un manque de zèle dans le démaquillage du soir. Et puis je me souviens que je ne me suis pas maquillée la veille, tout juste ai-je quitté mon pyjama. Non, ces poches noires sous les yeux ne sont pas des restes de mascara qui a dégouliné toute la nuit pendant que je dansais sous les spots. En fait ce sont des cernes.

Certains pensent que le sommeil est une perte de temps et qu’on pourra bien se reposer lorsqu’on sera mort. Je ne fais pas partie de ces certains là. Moi j’aime dormir. Moi j’ai besoin de dormir. Sauf que, comme tout parents, mon sommeil aujourd’hui dépend de plusieurs facteurs : mon rythme et mes angoisses, le rythme de monsieur, la vie sexuelle de mes voisins, le pérégrinations nocturnes du chat, les cauchemars de Putois, les pérégrinations nocturnes du chat des voisins, les petits creux de Malo.

Une des choses qu’on cache rarement à une jeune maman, est que les nuits avec un nourrisson sont compliquées. Dormir comme un bébé signifie se lever toutes les trois heures en hurlant de faim ou parce qu’on s’est fait dessus (c’est aussi trompeur que l’expression passer comme une lettre à la Poste connaissant leurs délais…). Quand Putois est né, à la maternité, les sage femmes m’ont encouragée au cododo. Du coup, nos premières nuits, nous les avons passées l’un contre l’autre. En rentrant, nous avons mis le nouveau né dans un couffin en osier placé entre nous dans le lit. Nous avons tenu trois semaines avant de le coller dans son lit, dans sa chambre. Avec le recul sur cette terrible période, je pense qu’en tant que jeunes parents, nous interprétions mal les micro-réveils. En cherchant à le rendormir, nous avions tendance à le réveiller davantage. Il faut dire que les couchers étaient accompagnés d’une ou deux heures de pleurs sans fin (pleurs du soir?) et que le petit avait un radar, endormi dans les bras, il se réveillait en sursaut dès qu’on le posait. Un traitement anti reflux a mis fin très rapidement à ces endormissements cauchemardesque. A ce moment là, la crevette dormait sur un matelas ergonomique Bibed que nus avait recommandé notre ostéopathe par rapport à la forme de son crâne très particulière due à sa position en siège. En réalité, on n’a pas évité la plagiocéphalie. Cela dit, le bébé a fait ses nuits et donc les nôtres, et j’ai pu retourner au travail toute reposée (sauf quand les voisins faisaient la fête).

Lorsque Malo poussait dans mon ventre, Putois avait fort poussé à l’extérieur et il était temps de le laisser grandir. Les vacances de fin d’année ont été l’occasion de lui offrir un peu plus d’autonomie en lui achetant une chaise de table où il pouvait grimper seul et en ôtant la barrière de son lit à barreaux. Le plan étant qu’à terne, le dit lit revienne au petit frère. Sitôt la notice Ikéa retrouvée et le meuble démonté, je me suis demandé si je n’avais pas fait la pire erreur de ma vie. Je voyais les dangers partout, j’imaginais le bambin se lever la nuit, tenter de vider le lave vaisselle, attraper un couteau … je crois que c’est un peu la même sensation qu’on ressent lorsqu’ils commencent à marcher. Le marmot lui était plus heureux que si je lui avait offert une boite de Kinder surprise. Il s’amusait à monter et descendre de son lit en toute autonomie. Faut dire qu’avant, je ne peux pas trop dire quand il se levait puisqu’il n’a jamais pleuré au réveil (sauf en cas de maladie). Il se contentait d’attendre que quelqu’un vienne. A voir toute cette liberté, j’ai craint qu’il ne reste jamais dans son lit, et pourtant, il y resté. Enfin à moitié. Aller savoir pourquoi, y avait toujours un bout de corps qui dépassait. Un jour, on l’a même retrouvé roulé en boule dans un coin de sa chambre. Du coup on est allé acheter une barrière, ça a amélioré les choses. De notre côté, on trouvait ça bien plus confortable pour lire l’histoire du soir.

Et puis le petit frère est arrivé et nous sommes passé au lit de grand. Internet a eu raison de mes envies, nous avons acheté un lit cabane. A partir de là, le sommeil a été un peu plus tumultueux. Petit Putois s’est mis à se réveiller la nuit : cauchemars, angoisse de séparation, cris du nourrisson qui empêchent de dormir. Nous lui avons acheté une veilleuse lumineuse pour qu’au moins, il retrouve son doudou. Aujourd’hui, cela s’apaise tout doucement. Malgré tout, Putois continue à se lever bien plus tôt qu’avant … bon 7h30 en fait. Avant il était un lève tard et il pouvait pousser jusqu’à 10h le weekend. Mais vu que son frère est un couche tôt – lève tôt et qu’on est pas loin de la rentrée, j’essaie d’en prendre mon parti.

La tête de lit en boite de couche et le tapis de sol fait de livres éparpillés, c’est ma déco diy.

Malo lui, a passé ses premières semaines à l’hôpital, d’abord en couveuse puis en lit à barreaux. Quand il est rentré, nous avions décidé de le prendre avec nous dans la chambre. L’idée est que dès qu’il fera ses nuits, il rejoindra son frère. J’ai conservé le lit de son frère en l’état, position basse du matelas et barrière enlevée et je l’ai collé au notre  pour faire un lit de cododo. Il y dort dans le couffin en osier. Cela me permet de lui recoller la tétine dans la bouche en cas de petits réveils nocturnes. A quatre mois révolus, Malo continue de se réveiller au moins une fois la nuit, et n’a pas d’horaires très fixes. Celui de nous d’eux qui se lève, embarque alors le couffin dans le salon pour nourrir le braillard. Au petit matin, la porte s’ouvre, et le Putois débarque avec son doudou et son oreiller pour nous rejoindre. Mais il ne se rendort jamais. Alors ça finit en bataille de câlins.

Et chez vous, comment on dort?