Je me suis levée et j’ai fait une grande carafe de café, bien noir. J’avais mal dormi. La veille, j’avais eu du mal à trouver le sommeil parce que mes draps puaient le moisi. Forcément, l’après-midi j’avais été prise du frénésie de bricolage et avait décidé d’installer enfin deux petites étagères achetées chez le suédois il y a plusieurs mois. Pour ce faire, j’avais emprunté une perceuse à mon père il y a un certain temps (Malo tenait encore dans son cosy ce jour-là) qui avait trainé dans son sous sol un autre temps certain. Et cette perceuse, empestait le renfermé. Et moi, je l’ai posée sur le lit. Du coup le soir, une fois les étagères montées, le lit schlinguait. Donc, j’avais vaporisé du Febrèze. Malin! Mais j’avais quand même mal dormi.
La perceuse, je ne l’avais pas rangée puisque je projetais de fixer enfin la commode de Petit Putois au mur. C’était devenu une urgence de sécurité (j’ai cherché un lien pour expliquer, c’est le premier que j’ai trouvé et il est hyper flippant, cela dit j’avais moi-même remarqué l’instabilité du meuble, dès que les tiroirs sont ouverts) depuis que notre fils n’avait plus de lit à barreau et qu’il pouvait déambuler tranquillement dans sa chambre. Soit il y a dix huit mois environ…. Finalement c’est parfois pratique d’avoir des enfants escargots mais il a fallu que son petit frère intrépide vienne s’en mêler pour que l’alarme d’urgence se mette à sonner à nouveau. Autant les étagères avaient été montées les doigts dans le nez (ok, j’ai perdu quinze minutes à retirer la batterie déchargée de la perceuse), autant pour cette commode, j’en ai chié. J’ai dû faire appel à ma culture télévisuelle, Mac Gyver pas Valérie Damidot. Entrainée par ma frénésie de perçage, j’ai consolidé la fixation des étagères du salon (celles qui tenaient avec un clou enfoncé d’un tiers dans un mur trop dur et qui menaçaient de s’échouer sur nos crânes pendant qu’on regardait la télévision, et comme je venais d’y poser des cactus, ça aurait été douloureux). Au milieu de tout ça, j’ai failli faire brûler le plat de lasagnes industrielles que j’avais jeté dans le four. Je me suis même cassé un ongle, mais j’ai pas pleuré (et pourtant ça n’emmerde, maintenant va falloir tous que je les coupe, je n’aime pas quand ils ne sont pas à la même longueur).
Lorsque les enfants sont allés à la sieste…ah oui, les enfants étaient là aussi mais bon on va pas en faire des tartines. Disons qu’ils ont aidé à aspirer les petits tas de poussières que je faisais à chaque trou. Bref, une fois tranquille, il eut été judicieux de faire un brin de ménage (ne serait-ce que pour que mon cadet ne meurt pas étouffé par tout ce qu’il trouve par terre et qu’il porte immédiatement à la bouche, maintenant qu’il a échappée à la crêpe suédoise). Mais je me suis mise à l’ordi et j’ai bossé. Je suis en vacances mais c’est pas grave, faut bien que mes collègues voient que je pense à eux. J’ai donc mis à jour un site pour le boulot. Sachant que mon travail n’a rien à voir avec l’informatique mais que j’ai tout généreusement offert les compétences développées ici même. J’ai quand même changé les draps, le Febrèze a ses limites. Et puis mettre une couette, dans une housse de couette, c’est vraiment un truc de bonhomme.
Après la sieste, j’ai joué un peu avec les mômes. J’asseyais Malo sur la table, et j’attendais qu’il saute dans mes bras. Petit Putois lui, dansait debout sur la table. Il faisait ça parce qu’on était en appel vidéo avec leur père et qu’il sait que ça le fait flipper. S’il savait qu’aujourd’hui j’avais retiré un bout de plastique de la bouche de Malo et un tournevis de ses mains, mais que je n’avais pas réussi à empêcher la bosse au milieu de son front. Le soir, pour équilibrer avec les lasagnes de midi, j’ai fait poissons panés et poêlée de légumes, surgelés bien sûr, avec des patates la poêlée bien sûr. Et puis j’ai descendu la poubelle.
Voilà, aujourd’hui 8 mars, journée de la femme, j’ai été un homme. Comme les autres jours en fait.
Comme les autres jours car en semaine je me retrouve seul adulte à bord et que les poubelles ne vont pas se descendre seules. Comme les autres jours quand Papa Breizh est là aussi, car il n’a pas été livré avec sa boite de stéréotypes et il n’a pas l’option ‘bricolage‘. Alors que voulez vous, moi j’ai pitié quand il m’apporte un tableau de sa Bretagne avec les yeux du Chat Potté, moi je lui fais son trou dans le mur. En plus j’adore ça moi, percer des trucs. Et puis il a l’option ménage beaucoup plus à jour que la mienne (il n’aurait pas tenté le Fébrèze). Et puis comme les autres jours parce que j’ai très vite su que si je voulais boire un verre, il fallait que j’apprenne à ouvrir une bouteille de vin, que si je voulais voir quelque chose, il fallait que je sache changer une ampoule. Parce qu’à mon sens une femme peut bien faire ce qu’elle a envie (ou besoin) aussi bien qu’un homme (et réciproquement). Sauf descendre les poubelles (parce que c’est trop chiant). Et se gratter les couilles.
Alors là, chapeau … faut vraiment que mon mari traîne pour que je me lance dans du (petit) bricolage , bon pas parce que je n’en suis pas « capable » mais je n’ai absolument pas le compas dans l’oeil …
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Ben tant mieux, parce qu’un compas dans l’oeil, ça fait mal #humourdemerde
Bon ben moi j’ai surtout un niveau à bulle, ça aide. Et pour le reste, c’est parfois du bricolage de bricolage et es finitions sont pas top top. M’enfin ça tient (heureusement je déménage souvent).
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Bravo, moi le bricolage, c’est vraiment pas mon truc. Mais ça tombe bien, mon mari adore sa perceuse et faire des trous.
Entièrement d’accord avec ton dernier paragraphe.
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Moi j’aime bien donc ça me va. Je lui laisse les choses qui me dérangent (comme nettoyer le vomi du chat). C’est pareil avec les enfants, j’aime bien donner le biberon, il aime bien donner le bain.
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La classe ! J’adore… bon, pour le coup, le bricolage, je laisse ça à Monsieur…
Bises
Virginie
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Bah moi si je lui laisse, il le laisse aussi XD
Sans moi nos murs seraient encore nus. Remarque c’est pas tout à fait vrai vu que c’est lui qui achète les tableaux (et donc moi qui les accroche).
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Les rideaux de notre chambre attendant depuis deux ans, je crois que je vais tenter la perceuse ce week-end !! 🙂
Super texte 🙂
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C’est toujours moi qui ai fixé les rideaux et les tringles. Bon, je dis toujours aux enfants de ne pas jouer dedans parce qu’ils pourraient leur retomber sur la tête…. (et juste au dessus de moi il y a une tringle fixée aux tuyaux avec du fil de fer…hum, parfois c’est un peu trop ‘bricolé’)
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Oh, moi j’adore le bricolage, dommage que mon mari n’ai pas été livré avec la fonction ménage ou cuisine, ça m’aurait bien arrangé. Lui il a la fonction intellectuelle, c’est déjà ça 😂
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Chez moi la fonction cuisine est carrément détraquée chez lui, par exemple il préfère la mousseline que la vraie purée. Mais il a d’autres qualités…il a les pieds très doux XD
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🤣🤣🤣
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J’adore la conclusion et bravo pour la perceuse. J’avoue qu’avec les enfants dans les pattes je n’aurais pas osé
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Merci ^^
Moi je n’aurais peut-être pas osé au premier enfant mais déjà avec le deuxième, on lâche prise et surtout mon deuxième est très très collant, donc si je ne fais rien avec lui dans les pattes, je ne fais rien tout court!
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J’ai beaucoup aimé cet article un peu décalé ! Et je me sens un peu nulle, moi qui n’ai encore jamais changé une ampoule de ma vie (et pourtant j’ai vécu seule sept ans… mais j’ai toujours trouvé un voisin ou un pote sympa pour m’aider !).
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Je trouve ça fou de ne jamais avoir changé d’ampoule. Il y a des expériences qu’il faut tenter dans la vie XD
Alors moi tu vois, la dernière fois que j’ai vécu seule, en changeant l’ampoule, la douille m’est restée dans la main. L’appartement était vétuste, le plastique avait cramé. Il fallait donc changer ça et là j’étais limitée en capacité et en taille (mes plafonds étant très haut). Ou e vivais, je ne connaissais personne. J’avais bien un pote qui avait aidé à m’installer, m’avait emmenée chez ikéa…mais à force il s’attendait à autre chose qu’un merci. J’ai aussi appeler mon père qui m’a dit qu’il n’allait tout de même pas faire une heure de route pour changer une douille…bref, j’ai pris la table de la cuisine, le tournevis et voilà.
Et sinon on a une ampoule qui a lâchée dans le salon, après avoir monté les étagères et réparé la machine à laver, je me suis dit que j’allais laisser ça à Papa Breizh ce weekend. Bref, on a acheté des ampoules et le dimanche je lui demande où elles sont. Tout fier (car en ce moment il se fait un peu engueuler de tout laisser trainer)il me répond qu’il les as rangées….ben oui, quand une ampoule pète, on en rachète des nouvelles pour les ranger….. (Ce weekend là, il m’a aussi dit deux fois, et sans contrainte, que j’étais l’homme de la maison et que ça l’arrangeait bien XD)
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Bravo !! J’adore cet article !! Et je t’admire pour tout ce que tu fais chez vous : je me sens un peu honteuse, avec mes grands discours féministes, de ne pas avoir encore pris mon courage à deux mains pour enfin aller faire le plein de toutes ces bricoles aussi pénibles qu’indispensables à Bricomachin….!
Merci pour l’exemple que je vais tâcher de suivre (bon, sauf pour le linge de lit, quand même ! 😉 )
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Merci! Oui je préfère me dire que finalement tout ça c’est du féminisme plutôt que de dire que si je le fais , c’est parce que personne d’autre ne le fait XD
Et puis à défaut d’habiller mes fils en rose (trop audacieux pour moi) ou de leur offrir une poupée (je ne suis pas sure qu’ils y joueraient), c’est maman qui leur apprends à bricoler, c’est déjà ça! (Et ils voient aussi leur père faire le ménage ou leur donner le bain)
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