Les 9 découvertes que j’ai faites en devenant maman

Ah la vie de famille! Il y a l’idée qu’on s’en fait, et puis il y a la réalité. Comme on dit « Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants ». Il y a eu des choses auxquelles je m’attendais, d’autres que j’aurais imaginé différemment et certaines que je n’ai carrément pas vues venir. Voilà ce que j’ai découvert:

  • Le corps humain a des pouvoirs extraordinaires. Ok, France 2 me l’avait dit. Mais je n’aurais jamais imaginé ce dont le mien était capable. Par exemple, je peux souffrir de la gueule de bois sans picoler. ‘Nausées matinales‘ qu’ils appellent ça (sauf que ça dure toute la journée, nuit comprise). Je peux avoir la poitrine de Pamela Anderson sans ajout de silicone. Et même celle d’Arnold Schwarzenegger …mais si, tu sais, avec les veines bleues qui ressortent. Merci l’allaitement! Mon ventre est capable d’atteindre des proportions baleinesques en quelques mois et de revenir à la normale en quelques semaines (ou presque). Mes jambes sont capables d’atteindre des proportions poteautesques en quelques semaines et revenir à la normale en quelques jours, merci la rétention d’eau. Mais aussi, et surtout, je suis capable de fabriquer des êtres humains (avec un peu d’aide).

 

  • Il y a des choses qui m’angoissaient alors qu’en fait elles n’étaient pas si importantes. Mon apparence par exemple. Il fut un temps où je me serais cachée dans un trou de souris à l’idée qu’on puisse me voir sans maquillage. Aujourd’hui, je trouve ça déjà bien si je pense à mettre du déodorant. Quand j’étais adolescente, mes T shirts dévoilaient mon nombril mais je nouais un gilet sur les hanches pour qu’on n’aperçoive pas mon derrière. Aujourd’hui, ma pudeur semble d’un autre temps. Peut-être en réaction à cette fois où j’ai traversé toute la maternité pour mettre mon lait fraichement tiré au réfrigérateur pour m’entendre dire au retour par l’ASH (celle-là même qui m’avait envoyé au frigo quelques minutes plus tôt, que cette chemise d’hôpital découvrait joyeusement mes fesses (heureusement, j’avais un slip filet). Par contre, il y a des choses auxquelles je ne pensais pas, qui maintenant m’angoissent terriblement. Et si le mari de nounou était un pervers? Et si ce retard à empiler des cubes traduisait une pathologie sous-jacente? Et s’il ne se faisait pas de copain? Et si je mourrais? Et s’ils mourraient?

 

  • La coquillette est fourbe. Naïvement, un soir, tu te dis que tu vas faire des coquillettes au jambon, plat délicieusement régressif que les enfants adorent. Pourtant , en fouillant dans mes souvenirs de jeunesse, point de coquillette. Du marketing je te dis. Ma mère ne s’est pas laissé avoir, elle devait savoir leur fourberie. Parce que tu vois, la coquillette, y en a toujours une qui s’échappe de la cuillère à chaque bouchée. Et quelle galère de les faire tenir sur une fourchette quand tu as trois ans et demi ou de l’attraper du bout des doigts quand tu as quatorze mois! Sitôt que tu viens d’en manger une plâtrée, tu retrouves la petite nouille dans des endroits incongrus (tes cheveux, la gamelle du chat, les chaussettes de ton enfant, le nez de ton autre enfant…). Désormais, à chaque fois que tu passeras le balais, tu en découvriras au moins une, même si ça fait deux semaines que tu n’as pas gouté de ces pâtes-là. Qui plus est, elles seront devenues toutes dures et tu te mettras à flipper qu’elles finissent coincées dans la trachée du petit dernier qui gobe tout ce qu’il trouve. Et puis surtout, on ne peut pas faire de collier de nouilles avec des coquillettes.
  • Les gens terriblement agaçants qui te disaient « tu comprendras quand tu auras des enfants« , avec cet air supérieur des initiés, avaient raison. Il y a des choses qu’on ne peut pas expliquer, des aventures qu’on ne peut pas se représenter sans les vivre. Et maintenant, c’est moi les gens agaçants.

 

  • On peut aimer quelqu’un qui vous vomit, urine ou défèque dessus. Après ma folle jeunesse de fêtarde et la réputation tout à fait surfaite du breton face à l’alcool, mon amour avait déjà été éprouvé par le dégueulis.Cependant je n’aurais pas cru résister au triptyque. Pourtant, je me revois l’autre matin, du caca plein les doigts, énervée certes (parce que les débordements arrivent toujours cinq minutes avant l’heure du départ quand tu as cinq minutes de retard sur ton horaire) mais avec l’amour qui ne vacille pas d’un poil (alors que ceux de mon nez avaient passé l’arme à gauche). Tiens, ça aussi c’est une découverte : l’amour inconditionnel. On peut aimer sans douter, savoir que ça durera éternellement, que la distance n’abimera pas le sentiment et accepter de partager l’élu de son cœur. L’amour maternel c’est souhaiter que l’oiseau quitte le nid, s’envole et aille aimer ailleurs.

 

  • Je suis bien plus forte que je ne le croyais. Moi qui ai toujours eu la phobie des piqures, je me suis épatée à faire bravement ma prise de sang mensuelle pendant mes grossesses. J’ai carrément été mon héroïne lorsque je me pinçais quotidiennement le bout de gras pour auto-injecter la solution anti phlébite entre deux visites en néonatalogie. J’ai été impressionné par ma résistance aux nuits hachées des premiers mois, réussissant même à compter les dosettes de lait (presque à chaque fois). Moi qui aurais brisé une amitié pour une frite piquée dans mon assiette, je me surprends à partager généreusement le contenu de mon obole avec mes minis morfales (après tout, j’ai bien partager mon corps) et à leur laisser les derniers curly. Et puis je tiens la barre, là toute seule avec mes petits mousses, je gère. Bon, il y a des tempêtes, des petits hommes à la mer parfois mais on se ressaisit, on les repêche, le vent se calme, on rame et vogue la galère.

 

  • Je suis bien plus fragile que je ne le croyais. Il y a cette brèche qui s’est ouverte : la culpabilité, l’angoisse. Ne jamais être une mère suffisamment bonne. S’attacher, c’est se mettre en danger, désormais j’ai quelque chose à perdre. Je suis devenue émotive et j’ai l’œil qui manque de déborder bien plus souvent. Je ne peux plus supporter la violence (au grand malheur de Papa Breizh qui voudrait qu’on regarde la nouvelle saison de Game of Thrones), les informations (Mon dieu, dans quel monde vont-ils grandir?) ou n’importe quelle histoire où un gamin est en péril.

 

  • Le mouvement perpétuel existe. Ou c’est peut-être l’enfer. Tu ranges les jouets, les jouets sont dérangés. Tu balayes les restes de nourriture au sol, il y a de la nourriture plein le carrelage. Tu changes une couche, la couche est sale ….

 

  • Rien ne sera plus jamais comme avant (surtout pas mes seins).

 

Et toi, que t’as appris la maternité?

30 réflexions sur “Les 9 découvertes que j’ai faites en devenant maman

  1. J’ai appris qu’on pouvait détester et aimer en même temps, et qu’on pouvait vivre longtemps avec 3h de sommeil et 0pause pipi en 24h. J’ai bien rigolé au passage de la coquillette foutue coquillette j’ai opté pour la cuillère ici 😂

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      • 😂pour la vie de couple! C’est pas faux mais chez moi le degré est différent. On aura le droit de dormir euh quand ils auront quitté la maison? Quoi que on se fera toujours du soucis je crois…

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      • Je ne voudrais pas me faire d’illusion, mais j’ai rencontré un jour une dame qui avait dépassé les 80ans et qui se faisait beaucoup de soucis pour son fils de 60 qui divorçait…

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  2. La fragilité, la vraie. C’est que cela laisse les toutes petites failles s’ouvrir sans fin la maternité ! Puis, cela m’a appris à grandir, mûrir, à me dépasser et enfin m’accepter et m’apprécier (enfin, un peu plus !)…

    Bises
    Virginie

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  3. j’adore. te. lire. les coquillettes ? avec une petite cuillère peut être ? moi j’ai appris qu’on pouvait engueuler ses enfants , et que 30 secondes après, ils pouvaient te regarder avec un grand sourire et réclamer un câlin. amour inconditionnel, dans les 2 sens !

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    • Oui l’enfant a une stabilité émotionnelle très surprenante, il peuvent aussi être heureux, puis les plus malheureux du monde tout aussi rapidement. Mais c’est sur, ils nous aime tout aussi inconditionnellement (enfin jusqu’à un certain âge 😉 )

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  4. Tout comme toi, c’est tellement vrai! J’ajouterai que j’ai appris qu’on pouvait vivre en mouvement perpétuel, sans pause, toute une journée et acquérir la capacité de tomber dans un sommeil très profond sitôt basculée en position horizontale.

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  5. Qu’il est touchant, et drôle, et touchant, et drôle cet article !
    « Rien ne sera plus jamais comme avant (surtout pas mes seins). » HAHAHA ! Ceci dit, moi je m’en fiche, c’est plutôt mon chéri qui est décontenancé par cette découverte !
    Qu’est ce que j’ai découvert..? Que je pouvais être accro à une petite personne, que je devais me mordre la langue pour ne pas dire aux autres : « STOP, ça fait 10 secondes que tu l’as dans les bras, RENDS. LE. MOI !!!! », que je devais faire preuve d’un self-control de malade pour ne pas frapper ceux qui l’appellent « mon bébé » (c’est MON bébé, et celui de personne d’autre, d’accord ?) XD Oui, je l’avoue, je ne pensais pas être aussi accro au début de l’aventure de la maternité !

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    • Merci beaucoup pour ton commentaire 🙂 Bah pour mon corps, mon chéri est surtout soulagé qu’il n’y ait plus de risque de se prendre un coup de pied en me serrant trop fort. C’était un flippé du gros ventre.
      Pour l’addiction, je te suis. Même si je suis très ambivalente et que j’ai vraiment peur que les gens n’aiment pas mes enfants (surtout ceux qui s’en occupent) je t’avoue que quand l’atsem prend mon ainé sur les genoux quand il a l’air d’être tombé du nid en débarquant le matin à l’école, je me retiens de lui filer une tarte. Mais faut dire que j’ai aussi un peu du mal à ce qu’on les touche sans leur demander.

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  6. Maman en devenir, j’ai hâte de voir ce qu’il m’attend en le devenant. J’ai une image idéalisé, un monde utopique plein d’organisation en tout genre pour que Monsieur ai du temps pour lui et également du temps pour moi.

    Je sais très bien que tous mes préceptes ne pourront pas se mettre en place tel que je l’imagine. J’aime penser que je pourrais m’adapter sans trop m’en éloigner.

    On en reparlera d’ici quelques temps … quand Mini Doudou sera avec nous 😉 Encore un peu moins 5 mois

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    • Merci pour ton mot 🙂
      Ah qu’est ce qu’elle était longue ma première grossesse! On a le temps de tout imaginer dans tous les sens. Et puis après, ben on galère mais on y arrive. C’est parfois conforme à nos attentes, parfois moins. Mais encore heureux qu’on puisse se laisser surprendre par la vie.
      Mais rappelle toi quand même de faire gaffe aux coquillettes!

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  7. Merci, tu décris tellement ce que J’ai ressenti ces 2 dernières années.
    Moi J’ai appris que je pouvais continuer à vivre avec peu d’heures de sommeil (C’est ce qui m’angoissait avant quand j’étais un peu fatiguée). J’ai grandit, muri. La naissance du 2e m’apprendra sans doute le lâché prise.

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  8. Deux choses principales pour moi que tu cites et que j’ai aussi découvertes en étant maman :
    L’amour inconditionel (c’est fou et tellement puissant ! ) et la peur de mourir/qu’ils meurent/qu’ils tombent sur quelqu’un de nuisible, de pervers… Les deux sont sans doute liés d’ailleurs, ces peurs découlent de cet amour sans limites.

    Sinon je suis aussi d’accord avec le « tu comprendras quand t’auras des enfants » 😉 ! Même si je sais que ça ne sert à rien de le dire à quelqu’un qui n’en a pas… Et je suis aussi beaucoup moins jugeante sur les autres parents, et oui, je sais maintenant ce qu’est le quotidien avec des enfants 😅 !

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    • Oh oui, maintenant un enfant fait une crise dans la rue/le bus/un magasin et je compatis de tout coeur avec les parents (et je égoistement je savoure le fait que cette fois ça ne soit pas mon enfant qui se roule par terre, mais c’est la roulette russe).
      Ca me rend plus tolérante parfois, mais plus jugeante d’autre fois.Tu vois je me rappelle par exemple dans la rue, ce couple de grands parents qui promenait leur petit fils de deux ans. Celui ci donnait la main à son papi mais refusait de le faire à sa mamie, ce à quoi elle a répondu « puisque c’est comme ça, mamie ne t’aime plus »…. Je pense aussi à ce petit garçons, trois ans peut être,croisé sur une aire d’autoroute. Il était excité comme une puce et courait là où il n’avait pas le droit (forcément après avoir été enfermé dans une voiture). Le père se lève visiblement en colère, le petit s’arrête d’un coup et se protège la tête ce qui m’interpelle. Le père l’agrippe par une mèche de cheveux et le tire jusqu’à la table …

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  9. Oh, qu’est ce que je me retrouve dans ton article !
    La pudeur, alors sans n’avoir été particulièrement pudique, je dois dire que depuis mon allaitement, je ne suis plus du tout pudique !!!
    Et puis, en cas de difficulté, ça fini toujours par passer 🙂

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    • C’est vrai que tu as fait un allaitement long, donc il fallait assumer d’allaiter et d’allaiter longtemps. Moi ça m’a toujours déranger d’allaiter devant des gens. Un peu par pudeur, un peu parce que c’est un moment privé, un peu parce que j’avais peur qu’on dise que je faisait mal..Même si je ne vois pas ce qui devrait être gênant (à part peut-être les jets de lait qui finissent dans l’oeil de celui en face XD)

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      • 😂😂😂 Bon après, je n’ai jamais fait ça en mode exhibition mais quand ma fille avait faim, bah je me posait pas de question. Je n’ai jamais eu de remarque négative. Uniquement des positive reçu par des personnes inattendu: un vieille dame et deux monsieur d’un 50taine d’année. Comme quoi.
        Et puis c’est mon côté un peu « militant » caché et puis ça peut être support de conversation car beaucoup de personnes pense que ce n’est pas possible d’allaiter après 6 mois.
        Je me suis fait interpeller par une puériculture de la crèche qui m’a poser des questions parce que ça l’intriguait et qu’elle a vu que j’avais l’air  » normale  » comme maman et ma fille aussi 😂😂😂

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